En annonçant la tenue d’un Referendum pour dramatiser les enjeux de l’aide a la Grèce, le Premier ministre socialiste Papandréou a cru remporter une manche.
Las, la conjonction des partis de gouvernement qui se sont partagés le pouvoir depuis 35 ans, ajouté à l’ire de leurs homologues européens, exerçant le chantage du tout ou rien a permis de montrer que finalement le fier a bras était une baudruche.
Papandréou pouvait espérer être viré par la grande porte, il revient par la fenêtre. Mais pour autant le problème de la dette grecque n’est pas réglé, il voit s’ajouter a la crise économique une crise politique, que ni un gouvernement d’Union Nationale avec les mêmes prévaricateurs et incapables a sa tête, ni des élections générales au résultat très incertain pourra régler.
La voix du peuple était effectivement la seule issue, et la question de savoir si la Grèce devait renoncer à l’euro, par conséquent a l’Europe, la seule bonne question.
Personne n’ose par mauvais temps la poser, mais les réactions des peuples sont bien vivaces. Les Allemands rechignent à vouloir continuer d’en payer le fardeau, a juste titre, car ayant par le passé dû éponger la catastrophe économique de l’ancienne R.D.A. communiste ils savent ce qu’il en coûte. Ils sont certainement plus en droit de réclamer un référendum sur ce sujet. Les Grecs récusent toute perte de souveraineté par une mise sous tutelle, ce qui semble assez naturel. Les Anglais ne se sentent, comme a l’accoutumée, pas concernés. L’ambigüité de leur position illustre l’égoïsme des nations qu’il est facile de vilipender notamment lorsque les autres joueurs découvrent que les dés sont pipés. Et les Français ? Ces grands donneurs de leçons feraient mieux de balayer devant leur porte, avec une économie sur le fil du rasoir, une fonction publique excessive et siphonneuse, des syndicats minoritaires dont la spécialité est de prendre un pays en otage, et pour clore le tableau des représentants pléthoriques qui abusent des avantages du pays, bonne fille, imagineriez-vous qu’ils soient prêts a accepter une troïka européenne, leur disant de faire là où on leur demande de faire !
Une fois de plus les dirigeants européens cherchent a gagner du temps, histoire de protéger leurs privilèges, mais leur Europe ressemble à une femme qui vue de dos présente un corps de jeune fille, de face ses liftings incessants l’ont rendue monstrueuse.
Le rapetassage concocté durant ces soirées cannoises est une nuit des dupes, mais les peuples trompés sauront s’en souvenir.